Christophe NEYRINCK

Mon parcours de lecteur:

Je pars de loin. Adolescent, je n'étais pas un lecteur si assidu que cela. Le cinéma, la musique et le sport étaient au-dessus.
Et puis un j'ai ouvert " le voyage au bout de la nuit" et tout a changé. Ma première vraie émotion de lecteur.
Céline a tout balayé.
Il y a chez moi un avant et un après "le voyage".
Ensuite, grace aux livres de Philippe Djian, je me suis tourné vers la littérature anglo-saxonne, surtout américaine.
Je dois beaucoup aux écrivains américains, dans ma vie, je veux dire : John Fante, John Irving, Richard Brautigan, Charles Bukowski, Jay Mc Inerney, Jim Harrison... Et tant d'autres encore.
Aujourd'hui, depuis 40 ans, je n'imagine plus ma vie sans livres -même si j'ai quelques lacunes chez les classiques.
J'adore cette phrase de Djian : "Quand je ne vais pas bien, je ne vais pas chez le pharmacien. Je vais chez mon libraire."
Enfin, pour toujours, le plus beau cadeau que l'on puisse me faire, c'est un livre..."


Ce qui me pousse à écrire:

Deux raisons essentielles : d'une part, pour savoir ce que je pense, et d'autre part, parce que c'est le moment où je n'ai plus mal nulle part.

Je suis un enfant de Boulogne sur mer, né en 1965, le 14 juin plus exactement, c'est à dire le même jour que l'enregistrement de "Yesterday" par les Beatles. (C'est mon meilleur ami, fan des "Fab Four" qui me l'a révélé il y a peu de temps).
Autant dire que l'histoire commençait bien.
Si je devais choisir un mot pour définir mon enfance, je dirais "normale".
Élève plutôt studieux, parents ouvriers aimants, grande soeur complice, les westerns à la télé, le foot et les Verts de St Etienne, un chien à la maison, des bons copains toujours tolérants avec mon caractère pas toujours facile...
Mais à l'adolescence, les choses ont un peu changé. Et cela uniquement à cause d'une personne: le chanteur américain Bruce Springsteen.
Une "rencontre" comme on n'en fait pas deux quand on a seize ans.
Les chansons de cet homme sont vite devenues la bande son de mon existence.
(Et ça fait plus de quarante ans que ça dure.)
A l'époque, j'ai croisé la route d'amis, qui le sont devenus pour la vie, avec qui nous avons fondé un groupe de rock. Comme il se doit, nous étions persuadés de prendre notre place dans ce monde.
"Cake Hates Blues", "Paris, Texas", et enfin "Victor et eux", au delà des noms, et de la réussite en deçà de nos ambitions, nous avons tout de même vécu une aventure exceptionnelle, avec de merveilleux souvenirs pour nos vieux jours.
Ceci dit, si j'aimais la guitare, la réciproque n'était pas forcément vraie.
Aussi, afin d'éviter de devenir un poids pour mes comparses,  j'ai rapidement décidé de ne me consacrer qu'à l'écriture des textes, délaissant la scène et le studio pour le plus grand bien des oreilles de tous.
J'ai découvert dans l'écriture un plaisir unique.
A chaque texte écrit, j'avais l'impression de devenir le chroniqueur de ma propre vie, et aussi de tout ce qui m'entourait, tout ce que je voyais, tout ce que j'entendais.
Je pouvais même vivre par procuration.
Le rêve.
Et puis, un jour, le format "chanson" est devenu un peu  trop étroit pour ce que j'avais à dire.
C'est là que j'ai commencé à écrire

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